Le rêve : territoire des ombres...



«Donne-moi du poison pour mourir ou des rêves pour vivre.»
Gunnar Ekelöf

Dans de nombreuses cultures, à travers le rêve, les défunts font passer des messages aux vivants.

L'ethnologue Tylor impute aux rêves la conception mythique de la vie qu'ont certaines cultures, qui en attribuent la maîtrise aux esprits :
«L'esprit ou la fantôme vu par le rêveur ou le visionnaire n'a pas de substance, à l'instar d'une ombre ou d'une réflexion, et le mot "ombre" vient naturellement aux lèvres pour qualifier l'âme. Ainsi, le mot tasmanien pour ombre est le même que pour esprit; les Algonquins qualifient l'âne d'un homme d'otachchuk, "son ombre"; en quich, natub signifie "ombre", "âme" et "image"; le mot arawak ueja signifie "ombre", "âme" et "image"; et les Abipones ont un seul mot pour "ombre", "âme", "écho" et "image" (loakal).
Quant aux zoulous, non seulement ils utilisent le mot tunzi pour décrire "l'ombre", "l'esprit" ou "le fantôme", mais ils pensent également qu'à la mort, l'ombre de l'homme quitte en quelque sorte le corps et devient un esprit. Les Basutos désignent du nom de serit,"esprit" ou "ombre" l'esprit survivant à la mort.»

Paulme, dans un ouvrage publié en 1954, décrit ses observations :
«À la mort, l'ombre quitte le cadavre, s'échappe. Pendant le sommeil, un dédoublement se produit parfois, attesté par le rêve... Si l'on rêve d'un mort ou d'un absent, c'est son ombre qui apparaît au rêveur.Une mère pendant sa grossesse peut voir en songe un aïeul qui lui dit son intention de renaître dans le corps de l'enfant. On offrira un peu de riz cuit à cet aïeul en remerciement et pour lui demander de ne pas retirer sa protection à l'enfant.»

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