Messages du subconscient



«Nos cauchemars, c'est notre âme qui balaie devant sa porte.»
J. Deval

«Le rêve est une porte étroite, dissimulée dans ce que l'âme a de plus obscur et de plus intime.»
C.G.Jung

Comme il est signifié dans le poème de Marie Noël (voir ci-contre), les rêves permettent d'amener à la conscience des conflits enfouis («toutes les racines descendront sous terre») et la résolution de ces conflits amènent un mieux-étre ( «Dors, mon petit, pour que les fleurs fleurissent»).


Pour les psychanalystes, l'insconscient, pendant le sommeil du "moi", exprime par le biais de symboles, la personnalité profonde du rêveur, ses désirs, ses pensées latentes qui gênent sa conscience, et peuvent permettre la présentation à la conscience de questions censurées ou occultées par le "moi".
Au départ, l'objectif de l'école de Vienne dans le domaine de l'interprétation des rêves était la mise en oeuvre d'une méthode d'interprétation clinique, surtout pour détecter les névroses.

La psychanalyse de l'école de Vienne a vu dans nos rêves l'expression de désirs sexuels généralement refoulés, de pensées latentes désagréables à la conscience, le travail psychique propre au rêve consistant à faire accepter ces pensées secrètes, malgré la censure exercée par notre esprit.


«Le rêve est le gardien du sommeil, et non son ennemi», écrit Freud.
Tout se passe comme si la nature prenait soin de nous empêcher d'y participer physiquement : l'homme qui dort dilue les pensées désagréables qui pourraient le réveiller en images d'apparence inoffensive. Le rêve «met en scène», mais la conscience n'est jamais très loin.
Pour réaliser cette transformation, l'activité onirique se sert de plusieurs «masques» :
 la condensation : les complexes créés dans la conscience par un événement passé sont transférés sur des éléments du présent et mélangés à eux ;
 la substitution : nous prêtons à d'autres nos qualités ;
 le symbolisme.

Dors, mon petit, pour que demain arrive.
Si tu ne dors pas, petite âme vive,
Demain, le jour le plus gai,
Demain ne viendra jamais.

Dors, mon petit, pour que les fleurs fleurissent.
Les fleurs qui, la nuit, se parent, se lissent,
Si l'enfant reste éveillé,
N'oseront pas s'habiller.

Mais s'il dort, les fleurs en la nuit profonde,
N'entendant plus du tout bouger le monde,
Tout doucement, à tâtons,
Sortiront de leurs boutons.

Quand il dormira, toutes les racines
Descendront sous terre au fond de leurs mines
Chercher pour toutes les fleurs
Des parfums et des couleurs.

Marie Noël

Un psychanalyste suisse, Carl Jung, reprenant les travaux de base de Freud, a emprunté une route divergente pour interpréter la signification des rêves. Il oppose à la théorie de la censure un autre postulat : les hommes disposent de façon universelle d'un ensemble de symboles oniriques, appelés «archétypes» d'un «inconscient collectif».

«Il convient de noter que, tout comme le corps humain révèle une anatomie commune par delà toutes les différences raciales, la psyché possède de son côté, au delà de toutes les disctinctions culturelles et conscientes, un substrat commun que j'ai désigné du nom d'inconscient collectif. Cette psyché inconsciente, qui est commune à l'humanité tout entière, ne se compose pas de contenus susceptibles de devenir conscients, mais de dispositions latentes à certaines réactions identiques. Le fait de l'inconscient collectif est simplement l'expression psychique de l'identité de la structure du cerveau par-delà toutes les différences raciales. C'est ainsi que s'explique l'analogie, voire l'identité, des thèmes mythiques et des symboles, de même que, d'une façon générale, la posibilité pour les hommes de secomprendre entre eux. Les différentes lignes de développement psychique partent d'un stock commun dont les racines plongent dans toutes les strates du passé.»

C.G.Jung, Commentaires sur le Mystère de la Fleur d'Or






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