Les rêves prémonitoires



«Le futur m'intéresse, parce que c'est là que j'ai l'intention de passer mes prochaines années.»

«Les rêves [...] peuvent quelquefois annoncer certaines situations bien avant qu'elles ne se produisent. Ce n'est pas nécessairement un miracle, ou une prophétie. Beaucoup de crises, dans notre vie, ont une longue histoire inconsciente. Nous nous acheminons vers elles pas à pas, sans nous rendre compte du danger qui s'accumule. Mais ce qui échappe à notre conscience est souvent perçu par notre inconscient, qui peut nous transmettre l'information au moyen du rêve.»
C.G.Jung
Les études statistiques sur les rêves prémonitoires.
Plusieurs personnes se sont penchées sur l'étude des rêves à caractère prémonitoire, comme le professeur Tenhaeff, d'Utrecht, et le docteur Louisa Rhine, du Laboratoire de Parapsychologie de l'Université Duke aux États-Unis.

Louisa Rhine a publié en 1961 un livre de près de trois cent pages, le fameux recueil de cas : «Hidden Channels of the Mind», exposant quelques uns des cas, parmi les milliers qu'elle a relevés, sa conclusion étant qu'il y a trop de cas justement, pour qu'on puisse parler de coïncidences.

Montague Ullman et Stanley Krippner, du laboratoire des rêves du centre Maimonides (Brooklyn), ont mis au point une méthode de recherche.
Les chercheurs sélectionnaient des gravures ou peintures, qu'ils plaçaient dans une enveloppe. Les personnes testées étaient enfermées dans une pièce, afin qu'elles dorment et... racontent leur rêve au réveil, sachant que l'objectif de l'expérience était de déterminer ce qui se trouvait dans l'enveloppe, placée dans la pièce.
À son réveil, on demandait au rêveur de sélectionner parmi douze images celle qui ressemblait le plus à son rêve.
Certaines personnes, comme un certain William Erwin, psychologue de son état, réussit le test sept nuits de suite.
La conclusion de cette étude est que certaines personnes sont prédisposées à des perceptions extra-sensorielles qui s'expriment par les rêves.

Félix Labisse
Un exemple
«Une mère rêva que, deux heures plus tard, un violent orage allait éclater, et qu’un lustre tomberait sur la tête de son bébé qui dormait dans son berceau juste au-dessous. Dans le rêve elle vit le bébé tué. Elle réveilla alors son mari qui s’exclama que c’était un rêve idiot. Le temps était si calme. Elle alla chercher le bébé et le prit dans son lit. Deux heures après, un orage causa la chute du lustre, à l’endroit même où la tête du bébé se serait trouvée ; mais le bébé n’était plus là pour être tué.»

(d’après Louisa Rhine et Hardy, 1989, p. 15).

Félix Labisse
Un autre exemple
«Mon père et mon frère étaient en voyage en hiver. Je les attendais à la maison sans connaître la date exacte de leur retour. Cela se passait si j'ai bonne mémoire pendant l'hiver 1871-1872. J'étais allée me coucher à l'heure habituelle vers onze heures du soir. Dans la nuit, j'eus un rêve frappant qui me fit grande impression.

Je rêvais que je regardais par une fenêtre et que je voyais mon père conduisant un traîneau, suivi par mon frère dans un autre. Ils devaient franchir un carrefour, vers lequel un autre voyageur se dirigeait très vite sur un traîneau à cheval. Mon père ne semblait pas avoir vu l'autre et continuait sur sa lancée, et l'autre voyageur aurait sûrement écrasé mon père s'il n'avait forcé le cheval à sa cabrer, si bien que je voyais mon père passer sous les sabots du cheval.
Je m'attendais à voir à tout instant voir le cheval retomber et écraser mon père. Je criai "papa, papa!" et je me suis réveillée en proie à une grande peur.

Le lendemain matin mon père et mon frère arrivèrent et je leur dis :
"Je suis bien heureuse de vous voir sains et saufs car j'ai fait un rêve horrible cette nuit."
Mon frère me répondit:
" Tu ne peux pas avoir eu plus peur que moi", et il me raconta ce qui était arrivé et qui concordait absolument avec ce que j'avais rêvé.
Dans sa terreur, mon frère voyant les sabots du cheval au-dessus de la tête de mon père avait crié de même "papa papa!" »

(Extrait de «Phantasm of the living», Hilda West)



Les étonnantes expériences de l'ingénieur Dunne
En 1902, Dunne, alors qu'il participait à la guerre des Boers, fit un cauchemar : un île tropicale explosait.
«Me voilà saisi du désir frénétique de sauver les 4000 habitants (j'en connaissais le nombre) qui ne se doutaient de rien. Un seul moyen : l'évacuation par mer. Ce fut alors un affreux cauchemar au cours duquel je me voyais sur une île voisine, m'efforçant de faire réquisitionner par d'incrédules autorités françaises toutes les embarcations possibles pour recueillir les habitants de l'île menacée. Envoyé de fonctionnaire en fonctionnaire, je me démenai tant et si bien que je m'éveillai, alors que je me voyais encore cramponné au maire qui, allant dîner en ville, me suppliait de repasser le lendemain aux heures d'ouverture de ses bureaux.»
Peu de temps après, il apprit l'éruption volcanique de la Martinique, île française, qui fit 40 000 victimes.

Troublé, il prit alors l'habitude de consigner ses rêves, pour les comparer a posteriori aux événements, et fit la constatation que ses cauchemars étaient prémonitoires.

Il monta alors un groupe d'étude, et aboutit à la conclusion qu'il y a statistiquement autant de rêves qui sont inspirés du passé que de rêves qui sont inspirés de l'avenir.

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Une histoire célèbre : les chants perdus de «La Divine Comédie»
Boccace raconte dans sa Vie de Dante l'histoire des treize chants de la fin du Paradiso. Ceux-ci avaient été. égarés après la mort du poète. Toutes les recherches pour les retrouver étaient restées vaines, et les amis de Dante admirent alors que le Paradiso était resté inachevé.

Mais écoutons Boccace:
« Dante avait deux fils, Jacopo et Piero, poètes comme leur père. Ceux-ci, poussés par leurs parents et amis, résolurent d'écrire une fin pour la Divine Comédie. Jacopo, bien plus doué que son frère, eut alors un rêve étrange grâce auquel il renonça à son projet téméraire et retrouva les treize chants perdus. « Un riche bourgeois de Ravenne, Piero Giardino, ancien élève de Dante, homme intègre et digne de foi, raconte que huit mois après la mort du poète, Jacopo vint le réveiller aux premières heures du jour pour lui racohter que son père lui était apparu en rêve, tout vêtu de blanc et inondé d'une étrange lumière. Jacopo lui avait demandé: « Père, es-tu bien vivant? » Sur quoi son père lui avait répondu: « Je vis, mais de la vraie vie, qui n'est pas la vôtre. » Alors, Jacopo lui avait demandé si, avant de pénétrer dans la « vraie vie », il avait terminé la Divine Comédie et où se trouvaient les chants qui s'étaient égarés. Sur quoi son père lui répondit: « Je l'ai terminée. » Il prit la main de son fils et le conduisit dans la chambre où il dormait de son vivant. Il en toucha une des parois en disant: «Ici se trouve ce que vous cherchez depuis si longtemps.), Dante disparut alors et le rêve s'évanouit. C'est pourquoi Jacopo, très excité, était venu réveiller Giardino pour lui raconter son rêve et pouvoir le vérifier au plus tôt.

« Les deux hommes partirent au petit jour pour la maison où Dante était mort. Ils réveillèrent le propriétaire qui les fit entrer. Ils trouvèrent sur le mur en question une natte qu'ils y avaient toujours vue, la soulevèrent et découvrirent dans le mur une petite niche où étaient quelques manuscrits à moitié pourris par l'humidité. Ils enlevèrent délicatement la boue qui les recouvrait et reconnurent les treize chants manquants qu'ils avaient tant cherchés et qui constituaient la fin de la Divine Comédie. »

LE NAUFRAGE DU TITANIC

Tout le monde se souvient de la catastrophe du Titanic qui, après s'être brisé contre un iceberg, entraîna plus de 1500 personnes dans la mort. Cela se passait en avril 1912 lors de son premier voyage.
Parmi les rescapés entendus plus tard par une commission d'enquête, une dame américaine, qui, tous les ans, faisait la traversée avec son mari et ses enfants, raconte que, lorsque son mari eut obtenu ses billets pour la traversée, elle fut saisie d'une angoisse inexplicable, qui augmenta au fur et à mesure de l'approche du départ. Elle essaya en vain de persuader son mari de prendre un autre bateau. Tous les quatre s'embarquèrent sur le Titanic.