Exemples d'analyses de rêves




L'homme masqué

Source : «L'extraordinaire pouvoir des rêves», de Valéry Sanfo

Une jeune fille de 18 ans a fait le rêve suivant:

«Un homme masqué apparaît soudain tandis que je parcours l'allée d'un jardin. C'est le soir et je rentre à la maison. L'homme m'assomme. Lorsque je retrouve mes esprits, je suis dans un sous-sol, liée à un poteau, et mes vêtements sont déchirés. Mes jambes sont complètement nues. J'aperçois devant moi l'homme encapuchonné dont je distingue très bien les yeux qui sont d'un bleu intense. L'homme saisit des couteaux disposés sur une table ronde et commence à les lancer dans ma direction. Je hurle et me débats; l'inconnu disparaît tout à coup. A sa place, j'aperçois un gros serpent qui vient vers moi en glissant. Je suis terrorisée, je hurle plus fort et me réveille toute agitée. Je suis troublée tout le restant de la journée.»
Après avoir écouté le rêve, qui d'après moi était à caractère sexuel, je pose quelques questions au sujet.

Je réussis à saisir le message grâce aux réponses reçues. La jeune fille était enceinte de deux mois et son fiancé ne savait pas encore s'il allait l'épouser.

Ainsi l'homme était masqué, car inconsciemment elle ne voulait pas l'identifier à son fiancé. Mais les yeux bleus lui faisaient comprendre qu'il s'agissait d'un bel homme: elle considère ainsi son bien-aimé. Le jardin où survient l'enlèvement représente le plaisir du rapport sexuel éprouvé avant le désagréable inconvénient de la grossesse.

Les vêtements déchirés et les jambes nues symbolisent la violence sexuelle. La jeune fille rêve d'être attachée à un poteau qui, dans ce cas, représente aussi bien le phallus que l'irresponsabilité projetée sur le fiancé qu'elle tient pour responsable de de ce qui s'est produit.

Les couteaux représentent le coït qui, au lieu d'être une source de plaisir, figure dans le rêve comme un acte de violence, cause de sa grossesse.

Le différend

Source : «Comment interpréter vos rêves», de Nerys Dee

«J'attendais un collègue dans mon bureau. A son arrivée, un sérieux différend politique nous opposa. Nous semblions notamment éprouver une antipathie réciproque et notre conversation dégénéra en échange d'insultes au lieu d'aboutir à un objectif entretien professionnel. Nous devons cependant nous être réconciliés, puisque nous nous retrouvons ensemble dans un café pour partager le verre de l'amitié.» De l'avis de cet homme, ce rêve décrit la dispute qui l'aurait opposé, la veille, à un collègue. Toutefois, un fait sépare ces deux versions ; dans la réalité, cette querelle s'est soldée par une rupture de dialogue, alors que dans le rêve elle se termine amicalement au café.

Cette reconstitution cherche à faire prendre conscience à cet homme que la situation actuelle est insatisfaisante et que son rêve lui propose une alternative. Or, en étant le propre créateur, cela signifie qu'il songeait déjà à cette réconciliation. Sa fierté a sans aucun doute contenu cet élan, néanmoins le message du rêveur à lui-même est clair : réconcilie-toi !

Rêve frustrant

Source : «L'extraordinaire pouvoir des rêves», de Valéry Sanfo

Un homme de 40 ans a fait le rêve suivant:

«Je suis à la cime d'une montagne sur une petite surface, et des hommes font descendre avec des cordes un cercueil dans une crevasse très profonde et étroite. La crevasse est tellement étroite que le cercueil est descendu dans le sens vertical.
À l'intérieur du cercueil qui est en verre, il y a un homme dont je ne réussis pas à voir le visage. Le cercueil descend toujours plus bas, la crevasse est sombre et inspire de la peur.
Je me trouve encore à la cime de la montagne et l'angoisse me tourmente tellement que je hurle: "Mieux vaut la prison que de finir là en bas".
Le rêve s'évanouit et je me réveille en proie à une grande agitation».
Il s'agit d'un homme, en pleine maturité, employé dans une société commerciale dont le titulaire se considère comme son meilleur ami. Cependant le sujet ne partage pas complètement ces sentiments, car il a compris que la richesse et la réalisation sociale sont le seul but que son patron a dans la vie. À cause de cette amitié, notre sujet doit toujours être disponible même en dehors des heures de bureau, Le patron l'invite souvent, sans aucun scrupule, aux repas et fêtes de la société.

Dans un certain sens, le sujet est contraint d'accepter cette situation, par crainte de perdre son emploi.

Le rêveur voit son corps descendre toujours plus bas: cela signifie qu'il se sent coupable. La petite surface au sommet de la montagne représente le compromis avec lui-même, c'est-à-dire l'acceptation des conditions établies par son patron pour ne pas compromettre son emploi.

Du haut du mont, il crie "Mieux vaut la prison". Par prison, il entend l'infamie absolue. Ce cri représente la voix intérieure qui désire se révolter contre le pouvoir dictatorial de son patron, mais le rêveur n'y parvient pas.

L'agitation se crée et le rêve devient un cauchemar.

La cuisine

Source : «Comment interpréter vos rêves», de Nerys Dee

«La scène se déroulait dans ma cuisine. Tout était à sa place, même mes plantes sur le rebord de la fenêtre. Ce fut pourtant leur apparence flétrie et moribonde qui attira plus particulièrement mon attention. De plus, une curieuse odeur, que je ne réussissais pas à identifier, emplissait la pièce.» Cette cuisine et son décor domestique composent la toile de fond de ce rêve, son thème. Quant aux plantes, elles symbolisent la santé, l'énergie et la vitalité. Leur aspect maladif témoigne d'une perte d'énergie et suggère un éventuel problème de santé. L'odeur étrange renforce ces soupçons. Par conséquent, cette scène conseille une vigilance accrue et un examen médical à la moindre défaillance physique.
Cet avertissement peut concerner la ménagère elle-même ou un membre de sa famille (y compris un animal domestique) ; il doit donc être rattaché à ses circonstances personnelles (connues d'elle seule) avant d'être clairement compris.

La balade en bus

Source : «Comment interpréter vos rêves», de Nerys Dee

«Je me hâtais vers un arrêt de bus, mais manquai la correspondance de justesse. Je dus attendre près d'une éternité avant qu'un autre bus arrive enfin. Bien qu'il fût déjà complet, je réussis à monter à bord, aux côtés d'autres personnes que je ne connaissais pas. Comme le chauffeur nous donnait des ordres, je me réveillai avant d'arriver à destination. Je n'appréciai guère d'être commandée par cet homme.» La hâte de cette personne souligne ses efforts pour atteindre un but qu'elle manque presque toujours. L'attente interminable dénonce sa passivité à attendre qu'une autre opportunité se présente qui, d'ailleurs, ne la contentera pas. Le chauffeur symbolise simplement son animus (1), son moi dominant qui tente d'introduire un peu d'énergie positive et d'ambition dans son existence.
(1) En psychanalyse, et selon la terminologie de C. G. Jung, l'animus est un archétype figurant la fraction masculine de l'âme du sujet, par opposition à l'anima.
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