Messages du corps



Havelock Ellis
Havelock Ellis réalisa, au XIX°siècle, d'importants travaux sur les conséquence des états physiologiques sur les rêves.
«Bien des exemples que j'ai donnés de l'influence d'une sensation d'origine viscérale dans le domaine des rêves ont eu leur origine au niveau de l'estomac. La situation de celui-ci, le fait qu'il est sujet à toutes sortes de variations physiques, sa position centrale et sa tendance à appuyer sur les autres organes, ses nombreuses relations nerveuses, mêlées au fait que le sommeil entrave parfois son activité et produit un désordre, se combinent pour lui conférer une grande influence sur l'état émotionnel du sommeil, et rend en même temps l'origine de cet état difficile à détecter pour la conscience endormie.»
Son ouvrage «Le monde des rêves» ne fut publié qu'en 1911.
Certains rêves ou éléments d'un rêve peuvent être des réponses à des stimulus externes (bruit, odeur...), ou à un état physique du rêveur (froid, faim, engourdissement, indigestion..
Un pionnier dans l'étude de cette hypothèse fut L.F. Alfred Maury effectua une série d'expérimentations dont il consigna les résultats dans son ouvrage «Le sommeil et les rêves», publié en 1861.

Quelques exemples :
 Rêver de toucher un cadavre peut signifier que le rêveur a une main engourdie ;
 Rêver de descendre un escalier peut être conséquence de l'allongement d'une jambe par le rêveur ;
 Rêver de bruits de pas peut signifier que le coeur s'emballe;



Selon certains, les rêves pourraient également tirer leur matière de souvenirs que le corps a conservés, mais pas la conscience, car celle-ci n'était encore physiologiquement à même d'enregistrer ces souvenirs. En d'autres termes, on pourrait rêver de sa vie intra-utérine, et du traumatisme de la naissance.

«Nous avons rencontré nos plus grandes difficultés d'être lorsque le moi était encore immature, le sentiment donc pas encore élaboré, en un lieu où l'esprit n'habite pas encore le corps et où l'habiter ne va pas de soi. À ce stade, il n'y a pas encore d'organisation intellectuelle, pas de souvenir puisque pas de capacité d'élaboration mentale.
Un très grand nombre de rêves pourtant proviennet de ce temps en nous toujours présent, mais à travers un langage symbolique bien souvent inutilisable puisqu'incompréhensible par notre organisation psychique du moment : le conscient ne peut pas comprendre.»

Olivier MARC, dans «Cahiers de psychologie jungienne», février 1978


Gravure d'un traité de
1725 sur l'accouchement
Les expérimentations de L.F. Alfred Maury
Maury expérimenta sur sa propre personne divers stimulus. Par exemple, une plume lui chatouillant le nez le fit rêver de de gouttes d'eau, un cliquetis à son oreille de cloches, l'odeur de l'eau de Cologne d'une parfumerie au Caire d'où il s'élança pour des aventures exotiques.



Hit-Parade